Comment fonctionnent l’écholocalisation chez les dauphins et les cachalots ?

Comment fonctionnent l’écholocalisation chez les dauphins et les cachalots ?

Découvrez comment dauphins et cachalots utilisent des clics sonores précis pour explorer les abysses et repérer leurs proies grâce à un sonar biologique sophistiqué.

Introduction à l’écholocalisation marine

L’écholocalisation est un sonar biologique utilisé par les odontocètes, comme les dauphins et les cachalots, pour percevoir leur environnement lorsque la vue se révèle inefficace. Ce mécanisme repose sur la production de clics acoustiques puissants et leur analyse après réflexion sur des objets ou proies.

Le fonctionnement chez le dauphin

Le rôle des lèvres phoniques et du melon

Le dauphin génère des clics via des lèvres phoniques dans ses conduits nasaux, sous l’évent. Ces sons passent ensuite dans le melon, cette structure graisseuse à l’avant du front, qui focalise et dirige l’onde sonore vers l’avant.

Réception de l’écho

Les clics rebondissent sur les éléments du milieu ambiant, puis sont captés principalement via la mâchoire inférieure, par un canal adipeux menant à l’oreille interne. Le cerveau interprète l’écho pour estimer distance, forme, vitesse et taille de l’objet.

Adaptation dynamique du signal

Le dauphin ajuste la fréquence des clics : à l’approche d’une cible, la cadence augmente. Le cerveau peut traiter jusqu’à 600 clics par seconde. Il module aussi la puissance envoyée selon la distance, réduisant de 6 dB à chaque division de moitié de la distance à la cible.

Le mécanisme chez le cachalot (sperm whale)

Anatomie spécialisée

Le cachalot dispose d’un complexe nasal unique. L’air passe dans les lèvres phoniques, au niveau du front, puis dans l’organe spermaceti – une vaste réserve de cires et de graisses – avant d’être réfléchie par une sac frontal et focalisée par le melon.

Cet organe peut contenir jusqu’à 1 900 litres de spermaceti. Il joue un rôle majeur dans la génération de clics lar­ge bande très puissants — allant jusqu’à 230–236 dB sous l’eau, soit le plus fort son produit par un animal.

Structure des clics et réception

Le son subit des réflexions internes : les impulsions rebondissent dans l’organe spermaceti, renvoyées vers l’avant, traversant le melon plusieurs fois pour produire une structure en clics multi‑impulsions. Le maxillaire inférieur contient un canal graisseux qui transmet les échos à l’oreille interne.

Fonctions diverses des clics

Les clics servent à la fois à la recherche de proies, où la puissance est maximale (source level ≈ 230 dB), et à la communication selon différents types : creaks, codas, clics lents, chacun avec fréquences, portée et fonctions spécifiques.

Type de clicNiveau d’intensitéFonction
Usuel~230 dBRecherche de proies
Creak~205 dBApproche de la proie
Coda~180 dBCommunication sociale
Lent~190 dBSignaux mâles en période de reproduction

Éléments chiffrés et comparatifs

  • 600 clics/s de résolution chez le dauphin.
  • 1 900 L dans l’organe spermaceti du cachalot.
  • 236 dB, record sonore animalier, émis par le cachalot.

Conclusion: adaptations complémentaires

Le dauphin combine rapidité et précision grâce à un système léger et modulable qui privilégie la fréquence. Le cachalot, quant à lui, investit dans une anatomie massive, capable d’émettre des clics extrêmement puissants, adaptés aux grands fonds et à la détection à longue distance.

Ces adaptations démontrent à quel point l’évolution a optimisé l’écholocalisation chez les odontocètes, en alignant structures anatomiques, puissance acoustique et besoins environnementaux.

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