Le dauphin de Heaviside, également appelé dauphin de Haviside, est l’un des cétacés les moins connus, et l’un des plus petits. Le deuxième mot de son nom scientifique est en l’honneur du capitaine Haviside, qui a transporté un spécimen de dauphin au Royaume-Uni au XIXe siècle.

Il est important de savoir que, dans cette perspective, le nom correct de ce dauphin serait « dauphin d’Haviside » puisque c’est l’orthographe correcte du nom du capitaine. Mais son nom a été confondu avec celui d’une autre personne dont le nom était Heaviside, et cette confusion a perduré jusqu’à nos jours.

À QUOI RESSEMBLENT-ILS ? CARACTÉRISTIQUES PHYSIQUES.

Morphologie.
Le dauphin de Heaviside a un corps fusiforme, compact et robuste. Il a une tête conique et un bec court. Sa nageoire dorsale est haute, en forme de triangle et pointue, tandis que ses nageoires pectorales sont larges et arrondies.

Poids et taille.
Il n’y a pas de dimorphisme sexuel signalé, donc les deux sexes ont des dimensions similaires. La longueur des adultes est en moyenne de 1,8 mètres, et le poids est d’environ 75 kilogrammes.

Coloration de la peau.
Il a un modèle de coloration complexe car sa peau a différentes couleurs. La zone dorsale est gris foncé avec une tache noire bleutée qui part de l’évent, entre la nageoire dorsale et le bec, et s’étend vers le côté arrière et la nageoire caudale. Le ventre et le cou sont blancs, et les nageoires pectorales sont foncées.

Caractéristiques distinctives.
Le motif de couleur unique de ce dauphin suffit à distinguer cette espèce des autres.

OÙ VIVENT-ILS ? DISTRIBUTION ET HABITAT.

Il a une petite distribution uniquement dans le sud-ouest du continent africain, de la latitude 17° sud à l’extrémité sud de l’Afrique. Son aire de répartition commence approximativement à partir du centre de l’Angola et est présente en Namibie et en Afrique du Sud et au Cap de Bonne Espérance. Il n’est présent que dans ces pays.

Il habite les eaux côtières peu profondes, avec moins de 100 mètres de profondeur, mais des individus ont été signalés nageant dans des eaux d’environ 180 mètres de profondeur. Il est fréquent de l’observer dans les zones de hauts-fonds. Son habitat a une température d’environ 9° à 15° C et au maximum de 19° Celsius.

QUE MANGENT-ILS ? RÉGIME ET HABITUDES ALIMENTAIRES.

Son habitat côtier fournit au dauphin de Heaviside une grande variété d’aliments à consommer. En tant que carnivore, son régime alimentaire est composé de poissons, de céphalopodes et de quelques organismes benthiques.

Près de 50 % de son alimentation est constituée de merlu (Ordre des Gadiformes) et de poissons de l’espèce Genypterus capensis, et 22 % de poulpe. Les autres proies sont les gobies (Sufftogobius bibarbatus), les silvers (Ordre des Atheriniformes) et les calmars (Loligo rejnaudi).

Grâce à sa vitesse de nage rapide, il peut attraper ses proies avec une grande efficacité. S’il s’agit d’un animal benthique, ce dauphin attend la nuit où ses victimes remontent à la surface, les suit et les prend par surprise. Dans le cas d’espèces pélagiques, il suffit de chercher à la surface de la mer et près du plateau continental.

COMMENT SE COMPORTENT-ILS ? COMPORTEMENT

Bien qu’il s’agisse de dauphins sociaux, leurs groupes sont petits par rapport aux autres espèces de dauphins. Les groupes de 2 ou 3 individus sont standards et les pods composés de moins de dix membres. Les groupes d’une trentaine de dauphins ne sont pas habituels, et 10 % de leur composition équivaut à de jeunes individus. Il n’est pas très rare de voir le dauphin de Heaviside sans aucune compagnie.

Ce n’est pas une espèce qui se distingue par ses acrobaties mais on l’a vu chevaucher les vagues d’étrave des bateaux, sauter à une hauteur de plus de 2 mètres, frapper l’eau avec ses nageoires, s’approcher timidement des navires et même les suivre pendant quelques heures. D’autres individus préfèrent rester près de leur habitat ou évitent de s’en éloigner.

C’est un dauphin diurne dont les activités s’effectuent en fonction des schémas de déplacement de ses proies, c’est pourquoi pendant la nuit il va ou reste en surface pour se nourrir des espèces benthiques qui remontent. Sa vie quotidienne consiste à socialiser, à se reposer et à éviter ses prédateurs.

COMMENT SE REPRODUISENT-ILS ? ACCOUPLEMENT ET REPRODUCTION.

On pense que les mâles atteignent leur maturité sexuelle entre 6 et 9 ans, tandis que les femelles de 6 ans ont généralement leur première progéniture, leur maturité sexuelle se situe donc vers 5-9 ans.

Les femelles de cette espèce mettent au monde une seule progéniture tous les deux ou quatre ans. Un couple peut s’accoupler au cours du printemps ou de l’été et la femelle gravide attend une période de gestation de dix mois pour voir son petit, qui mesure initialement environ 85 centimètres de long.

Le lien entre la mère et sa progéniture est très étroit, et le baleineau nage généralement près d’elle. Cette relation dure environ trois ans.

QUEL EST LEUR STATUT DE CONSERVATION ? MENACES ET CONSERVATION.

Statut de conservation : « Données insuffisantes ».

Le fait d’avoir un habitat côtier rend cette espèce très sensible aux activités humaines. Environ 100 dauphins de Heaviside sont tués chaque année par des harpons, apparemment pour se nourrir. Les prises accidentelles avec les filets de pêche et la contamination de leur habitat par des substances toxiques, en plus des collisions avec les bateaux, sont d’autres menaces pour l’espèce.

Ce dauphin est classé « Données insuffisantes » sur la liste rouge de l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature), ce qui ne signifie pas qu’il n’est pas en danger, mais seulement que l’organisation ne dispose pas de suffisamment de données pour évaluer son état de conservation.

D’autre part, elle figure à l’annexe II de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) ; cela signifie que, bien qu’elle ne soit pas en danger d’extinction, sa survie est menacée s’il n’y a pas de contrôle des activités liées à son commerce.

En Afrique du Sud, cette espèce dispose d’une zone protégée de 321 kilomètres de la côte, et il en va de même en Namibie, bien que dans ce dernier pays la taille de la zone protégée ne soit que de 12 kilomètres de la côte.

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