Un nom intéressant, n’est-ce pas ? Ce dauphin à l’aspect curieux est très peu connu car il habite les eaux profondes loin des côtes. Il est un proche parent de l’orque pygmée (Feresa attenuata) et du globicéphale noir (Genus Globicephala), ce qui est évident rien qu’en regardant son apparence physique. Il est également connu sous le nom de baleine melon, de dauphin d’Electra et de poisson noir à dents multiples.

John Edward Gray l’a décrit en 1846 et lui a donné le nom scientifique de Lagenorhynchus electra. Son nom binomial a changé récemment en ajoutant le mot Peponocephala.

À QUOI RESSEMBLENT-ILS ? CARACTÉRISTIQUES PHYSIQUES.

L’orque à tête de melon ressemble beaucoup à l’orque pygmée, il est donc important de connaître les caractéristiques externes de cette espèce pour différencier les deux dauphins.

Morphologie.
Le corps est mince et allongé, en forme de torpille, mais stylisé. La tête est conique et avec un melon arrondi. Sa tête est dépourvue de museau, mais à la place, elle est incurvée au sommet et pointue à l’avant. Cependant, les femelles et les jeunes individus développent parfois un museau petit mais indéfini.
Il possède de longues nageoires pectorales qui correspondent jusqu’à 20 % de la longueur totale de son corps, avec une forme incurvée et pointue. De son côté, la nageoire dorsale est incurvée et a une forme de faucille. Il possède une longue queue à l’extrémité de son corps. Certains mâles matures peuvent développer une quille au niveau du ventre.

Poids et taille.
Les mâles et les femelles ont une taille similaire, mais ces dernières peuvent grandir de quelques centimètres de plus. Ainsi, la longueur des adultes est d’environ 3 mètres. Le poids des deux sexes atteint jusqu’à 200 kilogrammes.

Couleur de la peau.
La peau est de couleur gris foncé ou noir anthracite avec une partie plus foncée qui s’étend sous la nageoire dorsale. Une tache blanche borde la zone urogénitale, de la même couleur que celle qui entoure les lèvres. En revanche, les yeux sont recouverts de taches noires qui ressemblent à un masque sur le visage.

Caractéristiques distinctives.
Vue du dessus, la baleine à tête de melon a la tête plus triangulaire que ses congénères, et elle n’a pas non plus les taches dorsales en forme de selle comme les autres.

OÙ VIVENT-ELLES ? DISTRIBUTION ET HABITAT.

Elle vit dans les eaux tropicales et subtropicales de l’océan Atlantique, de l’océan Pacifique et de l’océan Indien. Son habitat s’étend de la latitude 40° nord à 35° sud et comprend le golfe du Mexique, la baie du Bengale, la mer de Chine méridionale, la mer d’Arabie et la mer de Timor.

Sa présence est courante aux États-Unis, en Australie, au Mexique, à Singapour, dans les îles Salomon, en Tanzanie, aux Bahamas, au Belize, en Iran, au Pérou, à Porto Rico, à Taïwan, à Cuba, en Guinée équatoriale, aux Philippines, en Papouasie-Nouvelle-Guinée et au Japon, entre autres pays.

Il habite des zones de grande profondeur sur le plateau continental et autour des îles océaniques, dans des eaux dont la température est supérieure à 25°C.

QUE MANGENT-ILS ? RÉGIME ET HABITUDES ALIMENTAIRES.

La baleine à tête de melon se nourrit régulièrement de petits poissons et de céphalopodes, notamment de calmars. De temps en temps, elle ajoute aussi des crustacés à son régime carnivore.

Elle recherche ses proies dans des eaux de profondeur modérée. Une méthode conventionnelle de chasse consiste à
1) Détecter une proie potentielle,
2) la poursuivre et la guider vers la surface et
3) la capturer à la surface de l’eau et la manger.

COMMENT SE REPRODUISENT-ILS ? ACCOUPLEMENT ET REPRODUCTION.

L’espèce a une maturité sexuelle tardive puisque les mâles atteignent la maturité à 15-16,5 ans et les femelles à 11,5 ans, c’est à ce moment qu’ils atteignent environ 2,34-2,45 mètres de longueur.

La période de gestation dure environ 12 mois, et les femelles n’ont qu’une seule progéniture. Il n’existe pas d’informations fiables sur les autres données relatives à la reproduction de cette espèce, telles que la saison possible d’accouplement et de naissance. Cependant, les chercheurs ont noté que dans les hautes latitudes, la plupart des naissances ont lieu en juillet et août, tandis que dans les basses latitudes, elles ont lieu au printemps.

Les femelles mettent bas tous les 2 ou 3 ans et les baleineaux qui naissent pèsent de 10 à 15 kilogrammes.

COMMENT SE COMPORTENT-ILS ? COMPORTEMENT

La baleine à tête de melon est de nature sociable. Leurs pods sont très nombreux, composés de 100-500 individus, bien que certains d’entre eux comprennent jusqu’à 2000 dauphins. Les liens entre les membres des pods sont très étroits, et la coopération est courante pour attraper des proies. Ils s’associent parfois à d’autres espèces de cétacés comme le dauphin de Fraser (Lagenodelphis hosei), le dauphin à long bec (Stenella longirostris), le dauphin tacheté de l’Atlantique (Stenella frontalis) et le globicéphale noir (Globicephala macrorhynchus).

Les dauphins du groupe se déplacent très près les uns des autres et peuvent former des groupes plus petits au sein du même groupe. Dans certaines régions (Australie, Brésil, Seychelles, Japon, Costa Rica, entre autres), il arrive fréquemment qu’un nombre important d’entre eux s’échoue, un fait qui peut démontrer le degré de connexion sociale et donc, de ségrégation.

La baleine à tête de melon est rapide lorsqu’elle nage individuellement, mais le groupe a une vitesse plus faible, et ils peuvent se déplacer en gardant la tête hors de l’eau. Leurs acrobaties ne sont pas célèbres, mais celles qui vivent à de basses latitudes peuvent sauter hors de l’eau plus fréquemment.

QUEL EST LEUR ÉTAT DE CONSERVATION ? MENACES ET CONSERVATION.

Statut de conservation : « Préoccupation mineure ».

La baleine à tête de melon a un statut de conservation de  » préoccupation mineure  » sur la liste rouge de l’Union internationale pour la conservation de la nature. Malgré cela, sa survie est menacée par trois dangers principaux :
Les prises accidentelles.
De nombreuses senneurs et filets maillants piègent de nombreuses baleines à tête de melon dans l’océan Pacifique oriental.
La chasse.
Les chiffres ne sont pas concluants, mais il arrive que ces dauphins soient capturés intentionnellement, certains pour les emmener dans des parcs aquatiques.
Pollution et dégradation de leur habitat.
Leur habitat est affecté par la pollution et les produits chimiques qui pénètrent dans les tissus de leur corps. Le changement climatique est un danger potentiel car les propriétés de l’eau changent, mais les effets sur ce cétacé ne sont pas encore clairs.

Ce cétacé figure à l’annexe II de la CITES (Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction) qui comprend les espèces dont le commerce international doit être réglementé. Aucune autre stratégie de conservation n’est connue.

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