Le niveau des océans grimpe : quelle vitesse mesurée en 2025 ?

la montée des océans

Découvrez à quelle vitesse réelle monte le niveau des océans : données satellites, accélération récente, et projections à l’horizon 2050–2100.

Le niveau moyen de la mer a augmenté d’environ 21 à 24 centimètres (8 à 9 inches) depuis 1880, selon les observations historiques et satellitaires. Ces valeurs, confirmées par l’Agence NOAA, traduisent un phénomène progressif mais continu depuis la fin du XIXe siècle.

Le doublement du rythme au début du XXIe siècle

L’accélération est claire : entre 1901 et 2018, la hausse moyenne annuelle était de 1,8 millimètre par an. Aujourd’hui, cette cadence dépasse 4 millimètres par an. Le service Copernicus relève une hausse moyenne globale de 3,7 millimètres par an depuis 1999, avec une accélération marquée : de 2,9 millimètres par an entre 1999 et 2009, elle est passée à 4,2 millimètres par an entre 2014 et 2024, soit une progression de 46 %.

Les données satellites récentes : l’année 2024, un signal fort
En 2024, l’élévation a été exceptionnellement rapide : 5,9 millimètres (0,59 cm) sur une seule année, contre 4,3 millimètres (0,43 cm) attendus. La NASA souligne que la hausse du niveau des océans a plus que doublé depuis 1993, avec 10 centimètres supplémentaires au total sur cette période.

Les facteurs moteurs de cette montée

Trois mécanismes principaux expliquent cette progression.

  1. L’expansion thermique de l’eau, qui contribue à environ 30 % de la hausse globale.
  2. La fusion des glaciers et des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique.
  3. L’altération des réserves hydriques continentales, comme le pompage excessif des nappes souterraines, récemment identifiée comme un contributeur majeur. Près de 70 % de la perte d’eau continentale s’explique ainsi, amplifiant la montée des océans.

En 2024, pour la première fois, la part liée à l’expansion thermique a dépassé celle de la fonte des glaces, illustrant l’impact croissant de l’accumulation de chaleur dans les océans.

Projections futures selon les scénarios du GIEC

Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC – IPCC AR6) prévoit une hausse supplémentaire de 28 à 55 centimètres d’ici 2100 dans le scénario à faibles émissions (SSP1-1.9) et de 63 à 101 centimètres dans le scénario à fortes émissions (SSP5-8.5). D’ici à 2050, l’élévation supplémentaire pourrait atteindre 15 à 23 centimètres par rapport à 1900.

Variations régionales significatives
La hausse n’est pas uniforme à l’échelle mondiale. Par exemple, en mer Baltique, elle atteint 4,8 millimètres par an, plus rapide que la moyenne globale. En Europe, les mers côtières présentent des hausses comprises entre 2 et 4 millimètres par an selon les régions, en raison de facteurs locaux comme l’enfoncement du sol ou son soulèvement.

Pourquoi ces chiffres importent-ils ?
Pour les zones côtières basses, même quelques millimètres par an peuvent entraîner des inondations plus fréquentes, de l’érosion accrue ou la salinisation des nappes souterraines. On estime qu’environ 10 % de la population mondiale vit dans des zones à moins de 10 mètres d’altitude. En Europe, plus de 50 millions de personnes sont concernées. Des phénomènes climatiques comme El Niño peuvent aussi amplifier temporairement la hausse du niveau de la mer dans certaines régions.

Le niveau des océans ne cesse de s’élever à un rythme toujours croissant, alimenté par l’accumulation de chaleur, la fonte des glaces et la surexploitation des ressources en eau douce. Ce phénomène touche déjà des millions de personnes, et les prévisions pour les prochaines décennies dessinent des perspectives préoccupantes. L’enjeu ne se limite plus à observer les tendances : il faut désormais engager des stratégies d’adaptation ambitieuses, à la fois pour protéger les zones côtières et repenser notre gestion globale des ressources naturelles.

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