Le rôle des océans dans la régulation du climat

Le rôle des océans dans la régulation du climat

Les océans absorbent 90 % de la chaleur excédentaire et capturent 30 % du CO2, jouant un rôle clé dans la régulation du climat.

Les océans jouent un rôle essentiel dans la régulation du climat mondial en absorbant 90 % de la chaleur excédentaire due aux émissions de gaz à effet de serre et en capturant 30 % du dioxyde de carbone (CO2) atmosphérique. Sans cette fonction, la température terrestre serait significativement plus élevée. Cependant, cette capacité d’absorption entraîne des effets secondaires négatifs, notamment l’acidification des océans, qui a augmenté de 30 % depuis la révolution industrielle, affectant les écosystèmes marins. La réduction des émissions de CO2 est indispensable pour préserver cet équilibre vital.

Le rôle des océans dans l’absorption de la chaleur

Les océans agissent comme un puits thermique majeur, capturant et redistribuant la chaleur de l’atmosphère. Depuis les années 1970, ils ont stocké environ 93 % de l’excès de chaleur produit par l’effet de serre, limitant ainsi l’élévation des températures terrestres. Cette absorption se fait principalement via les courants océaniques, comme la circulation thermohaline, qui transportent la chaleur des régions équatoriales vers les pôles.

Toutefois, ce mécanisme a des limites. L’augmentation de la température des océans perturbe la stratification thermique, réduisant la capacité des couches profondes à absorber davantage de chaleur. Entre 1955 et 2021, la température moyenne des océans a augmenté de 0,44 °C à une profondeur de 700 mètres, une hausse qui semble s’accélérer.

Le rôle des océans dans la régulation du climat

L’absorption du CO2 et ses conséquences

Les océans jouent un rôle crucial dans la captation du dioxyde de carbone (CO2), avec environ 30 % des émissions anthropiques absorbées par les eaux marines. Ce processus est en grande partie assuré par le pompage biologique et le pompage physique. Le phytoplancton capte le CO2 lors de la photosynthèse, tandis que la dissolution du CO2 dans l’eau entraîne une absorption directe.

Cependant, cette absorption massive a un effet néfaste : l’acidification des océans. Depuis la révolution industrielle, le pH moyen des océans est passé de 8,2 à 8,1, soit une augmentation de 30 % de l’acidité. Cette acidification fragilise les coraux, les mollusques et le zooplancton, qui ont du mal à former leurs structures calcaires, perturbant ainsi l’ensemble de la chaîne alimentaire marine.

L’impact sur les écosystèmes marins

L’élévation des températures océaniques et l’acidification ont des effets majeurs sur la biodiversité marine. Les récifs coralliens, qui abritent 25 % des espèces marines, sont menacés par le blanchissement corallien, un phénomène causé par la hausse des températures et l’acidification.

De plus, la diminution des populations de phytoplancton due à ces modifications impacte la production d’oxygène, sachant que plus de 50 % de l’oxygène terrestre est produit par ces micro-organismes. Une baisse de cette activité photosynthétique pourrait avoir des répercussions globales sur la composition de l’atmosphère.

Les effets sur les courants océaniques et le climat global

L’absorption de chaleur et de CO2 par les océans influence directement la dynamique des courants océaniques, essentiels à la régulation climatique. Le Gulf Stream, par exemple, transporte la chaleur des tropiques vers l’Atlantique Nord, influençant le climat européen et nord-américain. Cependant, des études montrent un affaiblissement de la circulation thermohaline de 15 % depuis le XXe siècle, ce qui pourrait entraîner un refroidissement en Europe et des conditions météorologiques extrêmes ailleurs.

Par ailleurs, la fonte des glaces polaires, due à l’augmentation des températures océaniques, injecte des milliards de tonnes d’eau douce dans les océans, modifiant la salinité et ralentissant ces courants vitaux.

Le rôle des océans dans la régulation du climat

La nécessité d’une action immédiate

Les conséquences du réchauffement océanique et de l’acidification exigent des mesures urgentes. La réduction des émissions de CO2 est la première priorité pour limiter ces effets. L’Accord de Paris vise à réduire le réchauffement global sous la barre des 2 °C, mais les engagements actuels restent insuffisants.

Par ailleurs, la mise en place d’aires marines protégées est essentielle pour préserver la biodiversité et permettre aux écosystèmes de s’adapter aux changements climatiques. Actuellement, seulement 8 % des océans sont protégés, alors que les scientifiques recommandent au moins 30 % d’ici 2030.

Les océans sont un élément central de la régulation climatique, absorbant la chaleur excédentaire et capturant une partie des émissions de CO2. Toutefois, cette capacité atteint ses limites, entraînant une acidification et un réchauffement aux conséquences graves pour les écosystèmes marins et les courants océaniques. Des actions immédiates sont nécessaires pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et protéger les océans afin de garantir la stabilité climatique et écologique à long terme.